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Prix du froment 1767, 1768 : Feuille 2 du Tome 2
1767 s’annonce difficile et 1768 encore pire. En effet, les prix du froment montent dès la fin du printemps, signe avant-coureur d’une médiocre moisson. Cette crise se confirmera en août, après les récoltes.
La végétation des céréales fut médiocre par suite d’un été frais, voire pourri. Assez constamment mouillées, les emblavures furent réfrigérées à l’excès dès janvier, et surtout en mars : « Dès les fêtes de Pâques, le Seigneur Dieu est passé parmi nous avec tempêtes et froidure », écrit un chroniqueur.
Le 3 mars, de très fortes chutes de neige sont accompagnées d’un froid inhabituel, alors que les villes et les villages en amont de Vienne, le long du Danube, sont inondés.
Les grains se font rares, les prix augmentent ; les plus pauvres souffrent de malnutrition et certains de famine.
Plusieurs rapports alarmants arrivent jusqu’à Marie-Thérèse, qui décide de réquisitionner bâtiments et châteaux.
Le 5 mars 1768,
Si d’autres rapports arrivent encore, il [Johann Adam] me les fera suivre. Entre-temps, je lui ai envoyé Heinrich, qui raconte beaucoup d’histoires. Malheureusement, même si seulement la moitié de ce qu’il raconte est vraie, c’est très regrettable. L’essentiel est d’aider les gens en leur donnant tout de suite de la farine. Mayer pourrait aider à héberger les gens, sinon, avec ce froid, des maladies vont se propager. Dans ce cas, les gens devraient être hébergés dans tous les bâtiments du territoire et dans les châteaux…
………… un simple d’esprit, et un jeune meunier, je crois, aux halles, doivent en souffrir le plus, et l’épouse de ce dernier a dû accoucher de deux enfants. Je voudrais suivre de près les dons faits par les seigneurs à ceux qui souffrent et entre-temps leur faire moi-même une avance. J’attends de vous des propositions sur tout ce qui pourrait encore être fait pour aider ces gens et les réconforter.
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