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Guillaume du Tillot : Feuille 4 du Tome 2
Guillaume du Tillot, fils de Nicolas Dutillot, valet du roi Philippe V d’Espagne, est né à Bayonne en 1711. Après ses études, il rejoint sa famille à Madrid, où il devient valet de l’infant Charles, puis chargé des affaires de Philippe de Bourbon en tant que secrétaire particulier, gardien de son coffre et organisateur de ses loisirs.
Enfin, il rejoint Parme à la demande de Louis XV comme « observateur et conseiller de Philippe, duc de Parme et de Plaisance ».
Ce denier lui confie la gestion du coffre ducal, le paiement des dépenses et salaires, l’intendance des palais, jardins, théâtres et la direction des spectacles et des fêtes. Tout un programme.
Mais cela ne suffit pas ; pour reconnaissance de ses bons et loyaux services, il devient ministre de l’Économie publique et des Affaires étrangères. C’est à ce titre qu’il négocie le mariage du duc Ferdinand avec Marie-Amélie de Habsbourg-Lorraine, fille de Marie-Thérèse, qui a lieu le 27 juin 1769 par procuration, puis est confirmé le 19 juillet 1769 à Mantoue par l’évêque.
D’où cette lettre d’octobre 1768 de du Tillot, qui se préoccupe de tous les détails pour que ce mariage et les festivités se déroulent dans les meilleures conditions.
Il demande des échantillons de sa garde-robe (corset, etc.) et de ses souliers, ainsi que la couleur de ses cheveux pour préparer un trousseau assorti.
En bonne mère organisée, Marie-Thérèse répond, via Johann Adam de Posch :
Le 15 octobre 1768,
Voilà les trois demandes satisfaites, mais je dois ajouter que je m’interroge pourquoi ils veulent connaître la couleur des cheveux. Les voilà, mais pour les corps et les souliers, vous devez prévenir qu’on ne fasse nulle dépense, car elle sera équipée pour bien des années en habits, dentelles, linge, souliers. Il en est de même pour l’habit des noces, qui est du même drap d’argent que celui de la reine. Ainsi toute dépense là-dessus serait inutile, tout comme pour les pierreries. Elle a un beau collier en fer à cheval, un ruban pour la coiffure, des girandoles, des boucles, des boutons pour le corset, des crochets, des boucles de souliers. Elle n’a point de bouquet ; si on veut lui faire un présent, ce serait l’occasion. Tout cela de vous, sans que je n’y entre en rien. Je ne voudrais pas qu’ils fassent de dépenses superflues. Je voudrais savoir ce qu’on porte chez eux : des habits de cour, en plein ou traîne noire, et une jupe de couleur ?. J’espère qu’on passera à ma fille l’habit d’appartement, qui est une espèce d’habit de cour, et ce qu’on porte ordinairement, quels habits, grands ou petits paniers ? Tout cela de vous.
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